Menu

En mission parlementaire à Mayotte

Dans le cadre d’un groupe d’études parlementaire réfléchissant sur la sujet de la rétention administrative des Mineurs et des personnes vulnérables en vue d’une future proposition de loi sur ce sujet, Nicole Dubré-Chirat s’est rendue à Mayotte du 29 octobre au 2 novembre 2018 avec 8 de ses collègues pour apprécier les difficultés et voir comment il est possible de prévoir des solutions semblables à la métropole ou spécifiques à cette île.

Dans ce cadre plusieurs visites et rencontres ont été programmées :

-      Visite du Centre de rétention Administrative accueillant principalement des femmes, des hommes et des familles. Dans ce centre, les arrivants peuvent faire des démarches administratives avec les associations et ont une évaluation médicale.

-     Echanges avec la Gendarmerie et le commandant de la base navale pour nous expliquer leurs procédures et les moyens renforcés dont ils disposent, encore insuffisants par rapport au nombre de migrants qui arrivent en « kwassa-kwassa » par voie maritime en quantité toujours plus importante.

-        Echanges avec les délégués du défenseur des droits peu connus par les citoyens.

-       Discussion avec tous les intervenants prenant part à l’accompagnement des arrivants. Ceux-ci font part des difficultés d’agir dans les délais compte tenu du nombre d’arrivants.

-      Accompagnement de l’adjoint au Maire dans les bidonvilles où la vie s’organise malgré des conditions des conditions très difficiles : habitat en tôle ondulée, à flanc de coteaux, avec ou sans eau ou électricité, sous locations, trafics, travail clandestin, déscolarisation, mineurs vivants plus ou moins seuls

-      Echanges avec le vice-président du Tribunal de Grande Instance qui nous a fait part de l’histoire de l’île, de l’impact de la religion, des sanctions prises pour les marchands du sommeil, le travail clandestin… Il a pu observer un nombre importants  de mineurs isolés, de violences, d’agressions, de viols, de vols avec effraction. Des petits groupes de réflexion avec le Conseil départemental, les syndicats de police et d’enseignement sont réunis pour évaluer les difficultés locales au sujet des mineurs, de la scolarité, de la santé, du placement en famille d’accueil.

-       Visite de la Préfecture fermée à plusieurs reprises du fait de l’affluence et des violences, réouverte avec un accueil sur rendez-vous, (300 rdv par jour), ainsi que d’un centre d’hébergement géré par Solidarité Mayotte de 20 places par rotation sur la journée, accueillant surtout des mineurs ou des femmes avec enfants venant des Grands Lacs africains ou des Comores pour demander l’asile.

-      Echange avec le vice-recteur les difficultés d’accueillir de plus en plus d’enfants en situation irrégulière par rotation, mois ou semaine, sans maîtrise de la langue française avec une collation par jour comme seul repas.

Malgré les efforts, l’écart se creuse entre les possibilités et les arrivées.

En clôture, le Préfet et le sous-Préfet nous ont fait part d’aides au développement apportées par le gouvernement pour maintenir les Comoriens sur place et ainsi diminuer les arrivées à Mayotte.

 

Sur la photo : Responsables d'associations en charge d'accompagner les mineurs isolés, des familles, des personnes âgées dans un contexte d'immigration importante via les Comores. 

 

Les Bidonvilles à Mayotte.